Cette plante à la tige ligneuse très longue et extrêmement ramifiée porte de larges feuilles de 18 cm de long et de 8 cm de large. Ces feuilles de forme ovale sont dotées d’une fine pointe à leur extrémité.
Les fleurs d’environ 13 mm de diamètre forment une ombelle constituée de cinq sépales, dont les teintes vont du blanc au rose. Ces fleurs très rares apparaissent généralement entre les mois de décembre et d’août. Elles donnent naissance à des fruits ailés, qui sont disséminés par le vent. Banisteriopsis caapi est une plante très commune du bassin amazonien. On la retrouve notamment au Pérou, en Bolivie, au Brésil et au Venezuela. Objet de culture depuis plusieurs siècles, il est aujourd’hui difficile d’indiquer avec exactitude l’aire d’origine de Banisteriopsis caapi.
Les plantes cultivées sont généralement stériles. Pour cette raison, B. caapi est exclusivement cultivé par bouturage. Pour ce faire, une portion de branche est mise dans l’eau jusqu’à ce qu’elle forme des racines. Une fois les racines formées, la bouture peut être transplantée. B. caapi aime les sols meubles, humides et riches en humus. Cette liane prospère préférentiellement dans les climats tropicaux humides et tolère mal le gel.
Composition et propriétés
On trouve dans toutes les parties de la plante, des alcaloïdes appartenant à la famille des β-carbolines ; les plus importants étant l’harmine, l’harmaline et la tetrahydroharmine.
Les parties les plus riches en alcaloïdes sont les racines, suivies par la tige et les branches. Ces alcaloïdes sont responsables des propriétés hallucinogènes de Banisteriopsis caapi. L’harmine et l’harmaline induisent des visions à des niveaux proches de la toxicité. A faibles doses, ces substances ont des effets tranquillisants et purgatifs. La tetrahydroharmine est, quant à elle, responsable des propriétés enthéogènes plus prononcées de la plante.
Utilisations
Dans certaines parties de l’Amazonie, l’infusion de portions de B. caapi sert à traiter une grande variété de maladies. La décoction obtenue est utilisée pour traiter également diverses affections de la peau. Les jeunes garçons appartenant à la tribu des Waorani inhalent des extraits de la plante en vue de développer leur volume pulmonaire et accroître leur qualité de chasseurs.
Certains peuples de la région mastiquent l’écorce fraîche de Banisteriopsis caapi, en raison de son pouvoir stimulant. Cependant l’usage le plus connu et le plus répandu de cette plante demeure sans aucun doute la préparation de l’Ayahuasca, un breuvage psychotrope utilisé par la quasi-totalité des chamans de l’Amérique du sud. Banisteriopsis caapi représente l’ingrédient clé de cette boisson que les chamans ingèrent en vue d’avoir des visions.
Banisteriopsis caapi peut être utilisé seul ou en association avec d’autres plantes dotées de propriétés psychotropes. Ce breuvage sert dans de nombreux rituels et cérémonies. Ses effets hallucinogènes en font un élément central des religions primitives du bassin amazonien.