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Iboga : psychostimulant des chasseurs pygmées d’Afrique centrale

Iboga

L’iboga, de son nom scientifique Tabernanthe iboga, est un arbuste psychédélique de la forêt tropicale humide. L’écorce de cette plante originaire de l'ouest et du centre de l'Afrique stimule le système nerveux central lorsqu'il est pris à petites doses et induit des visions à de plus fortes concentrations. Dans certaines parties de l'Afrique l'écorce de la racine est mâchée à diverses fins pharmacologiques ou rituelles. L’ibogaïne, l'alcaloïde actif contenu dans cette plante, est également utilisé pour traiter la dépression et l’addiction aux drogues.

Plante appartenant à la famille botanique des apocynacées, l’iboga croit normalement à une hauteur de 2 m, mais la plante peut éventuellement se transformer en un petit arbre pouvant atteindre jusqu’à 10 m de haut, s’il est placé dans de bonnes conditions. L’iboga a de petites feuilles vertes. Ses fleurs sont blanches ou roses, tandis que le fruit de couleur rouge peut être soit ovale ou sphérique.

Composition de la plante

Les racines de couleur jaune contiennent environ une douzaine d’alcaloïdes dont les plus notables sont la tabernanthine, l’ibogamine, l’ibogaline et l’ibogaïne. Ce dernier alcaloïde, qui est également le plus abondant est responsable des propriétés psychotropes de la plante. Cette racine, au goût amer, provoque une sensation d’anesthésie dans la bouche ainsi que l’engourdissement systémique de la peau.

Propriétés des extraits d’iboga

L’ibogaïne est un psychédélique. L’action de cet alcaloïde est décomposée en deux phases. En premier vient la phase hallucinatoire, puis la phase d’introspection. La phase hallucinatoire, qui est décrite comme un état onirogène, se traduit par des visions qui tiennent plutôt du rêve. Elle dure 4-6 heures.

La deuxième phase, la phase d’introspection, est responsable des effets psychothérapeutiques de l’ibogaïne. Elle peut permettre aux patients de contenir leurs peurs et leurs émotions négatives. A faible dose les extraits d’iboga ont un effet psychostimulant et euphorisant. A forte dose ils provoquent des hallucinations doublées d’anxiété. Classé comme stupéfiant, l’iboga est interdit dans de nombreux pays, dont la France.

Usage traditionnel de l’iboga

L’iboga est le pilier central de la pratique spirituelle Bwiti en Afrique occidentale et centrale, principalement au Gabon, au Cameroun et en République du Congo. Les pygmées utilisent les racines de la plante dans un certain nombre de cérémonies. L’iboga est pris à des doses massives par les initiés de cette pratique spirituelle. . A doses plus faibles l’iboga a un effet stimulant et est utilisé pour maintenir la vigilance pendant la chasse. Le 6 Juin 2000, le Conseil des ministres de la République du Gabon a déclaré l’iboga comme un trésor national.

Traitement de l’addiction aux drogues par l’iboga

En dehors de l’Afrique, les extraits de l’iboga ainsi que l’ibogaïne purifiée sont utilisés dans le traitement de la dépendance aux opiacés. La thérapie, qui peut durer plusieurs jours, permet au sujet de se défaire de sa dépendance physique. Un patient hollandais souffrant d’une dépendance à la méthadone a ainsi pu être guéri en seulement quatre jours, là où les autres thérapies demandaient trois mois. Des études suggèrent que l’ibogaïne peut également aider à interrompre la dépendance à l’alcool et à la nicotine.

Directeur de publication: Julien Eymard A, email:contact@saintesante.com

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