Si l’adulte supporte difficilement un deuil, qu’en sera-t-il d’un enfant ? Voici en substance le type d’interrogation qu’on fait lorsqu’on est confronté à l’annonce d’un décès à un enfant. Certaines personnes n’hésitent pas à se déclarer incompétentes et délèguent cette charge à un autre individu, notamment l’assistant social ou le médecin pédiatre. Dans tous les cas, il faut choisir les bons mots et éviter les moins appropriés.
Les mots et les gestes appropriés
L’annonce d’un deuil doit se faire sur un ton rassurant, avec calme, tact et douceur en choisissant des mots justes. Après avoir établir un contact physique avec l’enfant, il est important de parler lentement et d’utiliser des expressions simples et faciles à comprendre. Il est inutile de tourner autour du pot avec des expressions. Il est bienséant de lui dire tout simplement et sereinement la vérité : « ton papa est mort, il ne reviendra plus ». Ainsi il est bon de fournir des explications à l’enfant en lui faisant savoir qu’une personne qui meurt ne revient jamais. Cela l’aidera à faire le deuil contrairement aux mensonges qui consistent à lui faire croire que le défunt est parti pour un long voyage. L’enfant va s’attendre à son retour et ne pourrait pas supporter cette altération de la réalité. Les explications franches données à l’enfant se font en tenant compte de son âge et de son niveau de compréhension.
Les mots à éviter
Il n’existe pas de formule magique pour annoncer un deuil à un enfant. Toutefois pour aborder la mort avec lui, certaines expressions ou formules sont à éviter. Toute forme de symbolisme, d’euphémisme et le style imagé sont à éviter. Les expressions telles que « partir au ciel ou en voyage », « s’en aller », « s’endormir » sont susceptibles de rendre l’enfant anxieux, d’entretenir des fantasmes. Elles peuvent l’amener à attendre vainement le retour de la personne décédée. Cette façon de cacher la réalité en lui faisant croire que l’être aimé a disparu pourrait laisser supposer qu’il peut réapparaitre à tout moment. Ces phrases rendent l’enfant complexe et l’amènent à imaginer des choses qui peuvent l’angoisser. Il peut ressentir un sentiment de peur dès qu’un proche doit effectuer un voyage en s’imaginant qu’il ne reviendrait plus lui aussi.