Le jeûne intermittent suscite un intérêt croissant en tant que méthode de gestion du poids et d’amélioration de la santé métabolique. Cette pratique consiste à alterner des périodes de jeûne et d’alimentation, selon divers protocoles tels que le 16:8 (16 heures de jeûne et 8 heures d’alimentation) ou le 5:2 (deux jours de restriction calorique par semaine). Mais est-ce réellement une méthode miracle ou une simple tendance ? Examinons les données scientifiques, les avis d’experts et les témoignages pour mieux comprendre les implications du jeûne intermittent.
Les bénéfices potentiels du jeûne intermittent
Amélioration des paramètres métaboliques
Des études ont montré que le jeûne intermittent peut entraîner une perte de poids modérée, généralement de 3 à 8 % du poids corporel sur une période de 8 à 12 semaines. Cette perte de poids est souvent accompagnée d’une réduction de la masse grasse et d’une amélioration de la sensibilité à l’insuline, ce qui peut être bénéfique pour les personnes atteintes de prédiabète ou de diabète de type 2. [1]
Réduction de la pression artérielle et amélioration du profil lipidique
Le Dr Martin Juneau, cardiologue à l’Institut de Cardiologie de Montréal, a observé chez ses patients une diminution significative de la pression artérielle, avec des baisses de 20 mmHg pour la systolique et de 8 mmHg pour la diastolique, après quelques semaines de jeûne intermittent. Il a également noté une amélioration du métabolisme du glucose et une réduction des taux d’insuline à jeun. [2]
Témoignages de praticiens
Des personnes ayant adopté le jeûne intermittent rapportent des améliorations notables de leur bien-être. Par exemple, Marie, 28 ans, a constaté une augmentation de son niveau d’énergie et une diminution de ses migraines. Lucas, 45 ans, a perdu du poids et amélioré sa digestion après quelques semaines d’adaptation. [3]
Les limites et risques associés
Risque de troubles du comportement alimentaire
Une étude a révélé que 47 % des femmes, 38 % des hommes et 52 % des personnes transgenres ou non binaires ont pratiqué le jeûne intermittent au cours des 12 derniers mois. Chez certaines personnes, cette pratique a été associée à des comportements alimentaires compulsifs, des vomissements et une activité physique excessive, ce qui peut indiquer un risque accru de troubles du comportement alimentaire. [4]
Effets variables sur la perte de poids
Bien que certaines études montrent une perte de poids modérée avec le jeûne intermittent, d’autres recherches indiquent des résultats moins concluants. Par exemple, une étude publiée dans The Lancet Healthy Longevity a montré qu’un jeûne intermittent avec une fenêtre d’alimentation de 10 heures n’a pas entraîné de perte de poids significative chez des patients obèses à haut risque de diabète de type 2. [5]
Risques cardiovasculaires potentiels
Une analyse a révélé que les personnes limitant leur alimentation à une fenêtre de moins de 8 heures par jour présentaient un risque de décès dû à une maladie cardiovasculaire 91 % plus élevé. Ce risque accru a également été observé chez les personnes vivant avec une maladie cardiaque ou un cancer. [6]
Avis d’experts
Les opinions des professionnels de santé sur le jeûne intermittent sont partagées. Le nutritionniste Arnaud Cocaul déconseille cette pratique à tous, soulignant les risques de reprise de poids et de fonte musculaire. En revanche, Raphaël Gruman estime que le jeûne intermittent peut être bénéfique s’il est pratiqué sur une courte durée et avec précaution, en excluant les personnes fragiles telles que les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées. [7]
Conclusion
Le jeûne intermittent présente des avantages potentiels pour la santé métabolique et cardiovasculaire, notamment en termes de perte de poids modérée et d’amélioration de la sensibilité à l’insuline. Cependant, les résultats varient selon les individus, et des risques tels que les troubles du comportement alimentaire et les complications cardiovasculaires ont été identifiés. Il est essentiel de consulter un professionnel de santé avant d’adopter cette pratique, surtout pour les personnes ayant des conditions médicales particulières. Une approche personnalisée et encadrée est recommandée pour maximiser les bénéfices tout en minimisant les risques.
Que signifie l’unité de mesure mmHg ?
L’unité mmHg signifie millimètre de mercure. C’est une unité de mesure de la pression, couramment utilisée en médecine pour mesurer la pression artérielle.
– 1 mmHg correspond à la pression exercée par une colonne de mercure de 1 millimètre de hauteur.
– Par exemple, une tension artérielle normale est souvent notée 120/80 mmHg, ce qui signifie :
- 120 mmHg pour la pression systolique (lorsque le cœur se contracte),
- 80 mmHg pour la pression diastolique (lorsque le cœur se relâche).
C’est une unité encore largement utilisée, même si le système international recommande les pascals (Pa), car elle reste très pratique et bien connue dans le domaine médical.
Références
1. Santélog : santelog.com/actualites/jeune-intermittent-pour-qui-comment-principales-recommandations
2. jeuneintermittent.ca : jeuneintermittent.ca/que-dit-la-science/
3. psychologie-sociale.com : psychologie-sociale.com/le-jeune-intermittent-quels-sont-les-avis-en-2019/
4. La Presse : lapresse.ca/societe/sante/2022-11-16/jeune-intermittent/attention-aux-troubles-alimentaires.php
5. apmnews.com : apmnews.com/freestory/10/408980/l-inefficacite-a-court-terme-du-jeune-intermittent-pour-perdre-du-poids-confirmee-dans-une-nouvelle-etude
6. Issues.fr : issues.fr/le-jeune-intermittent-lie-a-un-risque-91-plus-eleve-de-deces-cardiovasculaire/
7. TF1 INFO : tf1info.fr/nutrition/jeune-intermittent-que-pensent-les-nutritionnistes-de-ce-regime-en-vogue-2123778.html