L’antithrombine est une protéine produite essentiellement par le foie. Lorsque la coagulation est en cours, l’antithrombine III a pour rôle de réguler ce processus. En effet, la protéine permet de stopper l’action de la thrombine et du facteur Xa. Sous son action, l’antithrombine III permet de ralentir ou prévenir une forte coagulation.
Intérêt et objectif du dosage
Le dosage permet de mettre en évidence une variation pathologique du taux d’antithrombine III dans le sang. Ainsi, il aide le médecin à trouver les origines d’une coagulation sanguine inadéquate. Cet examen est prescrit au patient qui a une anomalie génétique ou qui ne répond pas correctement au traitement anticoagulant par héparine.
L’examen est réalisé généralement en dehors d’un épisode thrombotique (environ 30 à 60 jours). Il ne se fait pas également durant certains types de traitements pouvant influencer les résultats. Le dosage peut prendre en compte la mesure de l’activité de l’antithrombine (analyse de la propriété de la protéine) ou la mesure de l’antigène de l’antithrombine (quantité de la protéine). L’examen est mené conjointement avec d’autres tests permettant d’avoir des informations sur la coagulabilité du sang. Il s’agit des dosages de la protéine C, de la protéine S ou du lupus anticoagulant.
Prélèvement de l’échantillon
Le jour du rendez-vous, il est demandé au patient de venir à jeun. Il doit aussi signaler au préalable les traitements qu’il suit. Certains traitements oestroprogestatifs, anticancéreux ou anticoagulants par héparine ont la capacité de modifier le taux d’antithrombine III dans le sang. Le prélèvement de l’échantillon est réalisé sur une veine du pli du coude.
Valeurs de référence
Les valeurs de références peuvent prendre en compte la mesure de la concentration de la protéine ou la fonction de la protéine. En général, le taux de l’antithrombine doit être compris entre 80 et 120 %. Le taux d’antithrombine III peut être influencé par l’état physiologique du patient. C’est le cas chez la femme enceinte où la concentration de la protéine est relativement faible.
Variations pathologiques
Lorsque le taux d’antithrombine est faible, il est possible que le patient ait obtenu ce déficit constitutionnel de la part de ses parents. En général, les patients ayant un déficit en antithrombine III ont un gène hétérozygote (organisme composé de gamètes de constitution différente). Les effets de cette anomalie ne surviennent qu’à l’âge de 20 ans ou plus. À partir de cet âge, il est possible qu’il soit exposé au cours de sa vie à des affections thrombo-emboliques veineuses. L’apparition de ces pathologies peut être favorisée par certains facteurs comme une immobilisation prolongée, une grossesse, un accouchement, etc.
Une enquête familiale est généralement menée pour authentifier ou infirmer la présence de l’anomalie au sein de l’entourage du patient. Si elle est décelée chez les autres membres de la famille, un certificat leur est remis. Le rôle du certificat est d’aider le médecin à prendre des précautions lors d’une intervention chirurgicale ou d’une grossesse.
En dehors des anomalies génétiques, on observe une augmentation du taux à la suite d’une greffe de rein, d’une hépatite aiguë ou d’une carence en vitamine K. Une baisse de concentration de la protéine est due à une affection touchant le foie ou provoquant une baisse des protéines dans le corps.