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Euthanasie : principe, classification, controverse et législation

Euthanasie

Dans la pratique, l’euthanasie consiste à laisser mourir ou à mettre fin à la vie d’un être humain, victime d’un mal incurable, aux effets atroces ou jugés indignes pour l’homme. Tout en évitant l’acharnement thérapeutique, la mort est hâtée sous contrôle médical.

    Son principe suscite de vives controverses. Dans certains pays, cet acte est assimilé à un homicide et par conséquent, strictement interdit et sévèrement puni par la loi. Dans d’autres, il est encadré. Plusieurs États ont préféré légaliser l’euthanasie sous toutes ses formes.

    Principe

    Une euthanasie est un acte médicalement assisté consistant à laisser mourir ou à donner la mort intentionnellement à un malade en agonie depuis longtemps ou artificiellement maintenu en vie. L’intérêt d’une telle pratique est d’abréger la souffrance ou relève de la préservation de la dignité humaine. Lorsque la législation le permet, le choix de l’euthanasie appartient en priorité à l’individu concerné. Le cas échéant, ses parents peuvent prendre cette décision. L’acte est pratiqué en accord avec le personnel médical.

    Selon les sensibilités et la croyance, l’euthanasie est diversement appréciée dans ses différentes formes.

    Classification

    L’euthanasie se distingue selon l’existence ou non d’un consentement, ou suivant le mode d’exécution.

    Selon le consentement

    Le consentement et la demande de l’aide à mourir constitue les principaux critères.

    • l’euthanasie involontaire

    La personne concernée a pu montrer son refus contre la pratique de l’euthanasie. Dans ce cas, la fin de vie opérée est manifestement un meurtre ; les parents et autres proches n’ont pas le droit de décider à la place de l’individu en question.

    • l’euthanasie non volontaire

    La volonté du sujet euthanasié est inconnue. Ce dernier n’a pas pu l’exprimer auparavant.

    • l’euthanasie volontaire

    L’individu approuve l’euthanasie et en fait lui-même la demande ou a eu l’occasion d’exprimer ce souhait avant de tomber dans un état d’agonie ou d’inconscience prolongée.

    Selon le mode exécutoire

    L’euthanasie peut être exécutée de différentes manières. On distingue alors :

    • L’euthanasie active

    Elle consiste à administrer délibérément des substances létales à un sujet avec l’intention manifeste de provoquer la mort. Elle est pratiquée avec l’accord du patient ou celui de ses proches et du corps médical. Ainsi, la mort est intentionnellement provoquée à travers une ou plusieurs actions.

    • L’euthanasie passive

    L’euthanasie passive consiste à arrêter d’administrer des traitements médicaux susceptibles de prolonger la vie du patient. Il s’agit de débrancher les aides à la vie d’un patient, à lui refuser tout traitement nécessaire au maintien de la vie, à arrêter toute alimentation artificielle et à le laisser mourir de faim ou d’épuisement.

    • L’euthanasie indirecte

    Cette forme d’euthanasie est caractérisée par l’injection de substances mortelles. La dernière période de la vie du patient est abrégée par l’administration de substances qui a pour conséquence secondaire prévisible, mais non recherchée, le décès du patient en phase terminale.

    • L’aide au suicide

    Dans le cadre de l’aide au suicide, l’acte mortel est exécuté par le souffrant lui-même. Il est guidé par un tiers qui met à sa portée tous les moyens nécessaires pour qu’il puisse se donner la mort.

    La controverse portant sur l’euthanasie

    La pratique de l’euthanasie constitue un problème éthique qui suscite un débat de société. Les partisans de l’euthanasie mettent en avant le droit de mourir dans la dignité. Les opposants, notamment les croyants, évoquent le caractère sacré et inviolable de la vie.

    Vision pro-euthanasie

    Pour les partisans de l’euthanasie qui prônent le respect de la liberté, un sujet affecté par une maladie incurable devrait avoir le droit de décider de mettre fin à la souffrance qui le ronge, en optant pour une mort digne. Les grandes souffrances sont considérées par eux comme des situations indignes pour l’être humain. Ainsi, le malade devrait avoir le droit de décider de mourir dans la dignité en mettant fin à toute souffrance morale ou physique intolérable. Il importe alors, toujours selon les friands d’euthanasie, de lui reconnaitre ce droit lorsqu’il en fait la demande.

    Ainsi, l’euthanasie s’inscrit dans le cadre d’une demande exceptionnelle d’un être libre et conscient qui sollicite une aide pour mettre fin à sa vie. Refuser cette aide à un malade dans un état de souffrance extrême et irréversible, serait alors la confiscation d’un droit, celui de disposer de soi ou de choisir l’euthanasie comme mode de fin de vie.

    Aussi, pour ceux qui souhaitent la légalisation de l’euthanasie, le fait de laisser un être humain dans une souffrance irréductible et une souffrance atroce, est immoral et constitue une atteinte à la liberté du malade qui souhaite mettre fin à sa vie.

    L’euthanasie permet de mettre fin à une agonie interminable et constitue de ce fait une réelle libération. Avec le consentement du malade qui n’a plus d’espoir de rémission et qui désire mourir, le médecin intervient pour non seulement lui apporter une aide, mais également mettre fin à une vie d’enfer.

    Arguments anti-euthanasie

    Pour les adversaires de l’euthanasie, il convient de respecter la vie et nul ne devrait hâter la fin de sa vie, car la vie est sacrée. Pour les religieux, c’est Dieu qui donne la vie et l’homme ne doit pas interférer le plan de Dieu en mettant fin à une vie. C’est Dieu qui décide que nous soyons vivants, c’est également Dieu qui doit décider de la mort d’un malade (mort naturelle) et non un homme. Ainsi, tout geste euthanasique peut être considéré comme un meurtre ou un acte qui rompt avec l’interdit de donner la mort.

    C’est pourquoi, pour ces opposants, la législation de l’euthanasie est en fait la légalisation du meurtre ou de l’assassinat. Elle amènerait les médecins à agir contrairement au serment d’Hippocrate qui interdit l’euthanasie et serait le point de départ de nombreuses dérives.

    Elle pourrait légitimer le meurtre de certains malades en phase terminale qui ne veulent pas mourir. L’euthanasie serait alors pour les compagnies d’assurances une voie indiquée pour se débarrasser des malades en fin de vie ou pour faire des économies sur le budget relatif à la prise en charge médicale des patients. L’entourage d’un malade peut également solliciter une euthanasie en vue d’accélérer en réalité un processus d’héritage. Ainsi, la mort peut être hâtée pour des desseins inavoués.

    Comme arguments anti-euthanasie, certaines personnes mettent en exergue le fait qu’avec le progrès de la médecine et l’efficacité des antidouleurs et des tranquillisants, l’euthanasie ne peut pas être considérée comme une solution visant à mettre fin à une souffrance. Du coup, elle s’avère inutile et pourrait nuire au développement des soins palliatifs.

    Législation

    La législation sur l’euthanasie diffère d’un pays à un autre. Légalisation complète, encadrement et interdiction constituent les trois principaux choix.

    Euthanasie en France

    Le suicide assisté et l’euthanasie active restent interdits en France. Promulgué en 2005, la loi relative aux droits des malades et à la fin de vie, appelée « loi Leonatti » (du nom du député Jean Leonatti), dispose que :

    • la décision d’un patient d’arrêter ou de limiter un traitement donné doit être respectée et les conséquences de son choix doivent lui être clairement expliquées.
    • la consultation de l’avis d’une personne de confiance explicitement désignée par le patient est nécessaire.
    • Jugés déraisonnables, la prolongation artificielle de la vie et l’acharnement thérapeutique sont interdits. Le corps médical doit décider de façon collégiale tout en tenant compte de l’avis de la personne de confiance. S’il constate qu’il ne peut soulager son patient qu’en lui administrant une thérapie pouvant conduire à la mort, le médecin est tenu d’informer au préalable la personne de confiance, sa famille ou un proche en vertu de l’article de 2 de la loi Leonetti.
    • L’arrêt d’une thérapie relevant de l’acharnement déraisonné doit être décidé de façon collégiale après avoir consulté toutes « les directives anticipées » du patient et pris l’avis de la personne de confiance, de sa famille ou à défaut d’un de ses proches.

    Les législateurs ont voté le droit à la sédation profonde et continue jusqu’au décès, un texte qui vient en complément de la loi Leonetti. Il s’agit concrètement de respecter la décision du patient atteint d’un mal grave et incurable au sujet de l’arrêt de tout traitement visant à le maintenir artificiellement en vie.

    Les consignes mentionnées dans les « directives anticipées » sont désormais contraignantes pour le corps médical. Un médecin va aider à les rédiger afin d’éviter tout problème d’interprétation. Le rôle de la personne de confiance sur la fin de vie d’un patient est encore plus renforcé.

    Encadrement de l’euthanasie

    Outre la France, plusieurs autres pays ont choisi d’encadrer l’euthanasie.

    • États-Unis,

    L’euthanasie passive est autorisée dans l’État de Washington et dans l’Oregon.

    • Canada

    Plusieurs provinces tolèrent l’euthanasie passive tandis que la forme active est punie par la loi qu’elle soit volontaire, non volontaire ou involontaire. Le code criminel du Canada, notamment son article 241, condamne l’encouragement et l’aide au suicide.

    • Allemagne, Suède, Norvège, Finlande

    L’euthanasie passive est acceptée tandis que sa forme active est illégale.

    • Mexique

    L’euthanasie passive reste illégale alors que sa forme passive est autorisée depuis 2008.

    Pays autorisant l’euthanasie

    L’euthanasie est pleinement autorisée au Pays-Bas, au Luxembourg, en Belgique et en Espagne.

    Pays interdisant l’euthanasie

    L’euthanasie qui consiste à aider un patient atteint d’un mal grave, atroce et incurable à mourir en douceur ou dignement, est strictement interdite en Grèce, en Pologne, au Danemark, au Royaume-Uni, en Italie, en Australie entre autres.

    Directeur de publication: Julien Eymard A, email:contact@saintesante.com

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