Bien que populaire, l’expérience de Milgram est loin d’être plébiscitée. Elle fait l’objet de quelques critiques. Mais, dans les lignes qui suivent, nous nous bornons à l’examiner en toute neutralité.
Contexte
Le psychologue Stanley Milgram initia ses expériences en 1961, un an après le début du procès d’un criminel de la Seconde Guerre Mondiale, Adolph Eichmann. Il examina les justifications des accusés ainsi que la défense fondée sur l’obéissance ou le respect des ordres émanant de la hiérarchie. La préoccupation de Stanley était de savoir comment des citoyens allemands, au cours de la domination nazie, étaient capables de contribuer à l’extermination des millions d’innocents dans les camps de concentration.
Objectifs
Les mécanismes psychologiques à la base du comportement des milliers d’hommes qui ont perpétré des actes de tortures et ont tué des millions de personnes, étaient au cœur de l’expérience initiée de Milgram. Cette expérience visait à comprendre comment des Allemands, durant la Seconde Guerre Mondiale, pouvaient être influencé à telle enseigne qu’ils commettent des atrocités.
Le protocole expérimental mis en place au laboratoire avait pour but de tester le degré de soumission à l’autorité ou le degré d’obéissance d’un individu devant une autorité qu’il juge légitime. Il s’agit, ainsi d’examiner le processus de soumission à l’autorité ou d’évaluer le niveau d’obéissance à un ordre contraire à la morale.
Déroulement
L’expérience de Milgram a été décrite aux participants comme étant une étude visant à évaluer l’efficacité de la punition sur la mémorisation. Pour ce faire, les participants devaient administrer des décharges électriques à un tiers. Ainsi, une décharge (fictive) représentait la punition.
Des personnes volontaires furent recrutées pour cette expérience. Elles récurent pour leur participation la somme de 4,5 $. Les participants avaient le rôle d’expérimentateur (celui qui incarne l’autorité), d’élève (celui qui doit s’efforcer de mémoriser les listes de mots) ou d’enseignant (celui qui dicte les mots, évalue les réponses et envoie la décharge lorsque l’élève commet une erreur).
Pour chaque erreur, l’élève recevait des chocs qui allaient de 15 jusqu’à 450 volts. En fait, l’élève est un acteur qui fait semblant de recevoir des décharges. Ce dernier et l’expérimentateur sont des complices, seul l’enseignant n’est pas informé des objectifs réels de l’expérience et ne sait pas que les décharges sont fictives.
Résultats et conclusion
65 % des participants (26 sur un total de 40) ont administré à l’élève, le choc maximal (mortel) qui est de 450 volts.
2/3 des participants ont infligé une torture, une souffrance à un inconnu en se conformant à la demande d’une figure d’autorité (l’expérimentateur). Cette expérience montre, ainsi qu’un être humain normal est disposé à obéir sans réserve et sans intimidation aux hautes autorités. Ainsi, il s’est avéré qu’il peut exécuter un ordre émanant d’une autorité, même si cette injonction va l’encontre de ses valeurs morales ou de ses principes de vie.
7 novembre 2023, 21:29, par gatti
J’aimerais lire la publication de Milgram. Pouvez vous me dire dans quelle revue elle a été publiée. Merci.
S.Gatti