Considérée comme un trouble de la personnalité, l’aboulie peut être le symptôme d’une pathologie neurologique, psychiatrique, etc. Elle peut être associée à des lésions cérébrales avec des manifestations diverses qui peuvent être traitées par le biais des médicaments ou d’une psychothérapie en fonction des causes à l’origine de cette impuissance de la volonté.
Causes
L’imagerie médicale, notamment, l’Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM), le tomodensitomètre, permet de détecter aisément les lésions cérébrales qui peuvent être des causes de l’aboulie. Ainsi, les atteintes des noyaux gris, les blessures au niveau du lobe frontal, une rupture d’anévrisme au niveau du cerveau, les lésions cérébrales résultant d’un accident vasculaire cérébral (AVC) et les hémorragies cérébrales, peuvent entraîner une inhibition de la volonté.
Certaines pathologies dégénératives peuvent être à l’origine de ce manque de volonté, notamment, la maladie de Parkinson ou la maladie de Huntington. L’aboulie peut être le symptôme d’une pathologie psychiatrique, en l’occurrence la schizophrénie, la dysthymie, la dépression. Elle peut être liée à la toxicomanie, à l’alcoolisme ou à la prise de certains médicaments psychostimulants qui affectent le système nerveux central.
Au niveau psychologique, les causes de l’aboulie peuvent résulter d’un complexe affectif consécutif à une éducation qui a profondément inhibé le sujet. Une éducation parfois autoritaire caractérisée par des sollicitations excessives des parents, ne permet pas la formation de la volonté et de l’esprit de décision chez l’enfant.
Cette éducation contraint l’enfant à douter de lui-même et ne lui permet pas de prendre des initiatives. Le psychisme de l’enfant sera plus tard dominé par le doute, l’hésitation et l’incertitude. L’exigence d’une soumission exagérée et la crainte de la responsabilité génèrent l’inaction et plongent le sujet dans un état d’aboulie.
Symptômes
L’aboulie se manifeste par une diminution ou une disparition de la volonté chez un sujet qui est incapable prendre une décision ou qui ne parvient pas à se fixer des objectifs. Souvent désintéressé, calme ou émotionnellement distant avec un ralentissement physique, il est lent dans ses actions et éprouve d’énormes difficultés pour réaliser les actions les plus simples.
La lenteur des gestes est associée à des difficultés pour soutenir des mouvements volontaires, pour poursuivre des activités ou pour engager une conversation. Il est alors passif avec une réduction de la réactivité émotionnelle, des interactions sociales ou des passe-temps habituels.
L’aboulique est submergé par toutes sortes d’idées qui ne lui permettent pas d’agir au moment opportun, même lorsque cela est nécessaire.
Traitement
La stratégique thérapeutique consiste à soigner la ou les cause(s) à l’origine de ce manque de volonté, lorsque celles-ci sont détectées. Le patient devra également cesser toute exposition ou toute consommation des substances précipitant l’inhibition de la volonté (médicament, drogue, alcool). Il s’agit de diagnostiquer et de traiter les facteurs à l’origine de la diminution de la volonté, en éliminant ou réduisant, par ailleurs les médicaments ou les substances provoquant une impuissance de la volonté.
En règle générale, le traitement des facteurs à l’origine du manque de volonté ou de la maladie sous-jacente, peut être bénéfique aux sujets abouliques. Ainsi les abouliques affectés par une schizophrénie ou une dépression peuvent bénéficier d’un traitement médicamenteux avec la prescription d’antipsychotiques ou d’antidépresseurs.
La mise en évidence et le traitement des causes profondes à l’origine de l’aboulie sont ainsi au cœur de la psychothérapie.