Des erreurs ou des biais surviennent tout au long de ce processus et rendent inexactes nos prédictions affectives. Ainsi, nous ne parvenons à prédire avec exactitude ce que nous ressentirons dans le futur.
La notion de prédiction affective
La prédiction affective est une expression qui a été inventée par deux psychologues américains : Daniel Gilbert (université Harvard) et Timothy Wilson (université de Virginie). Ils se sont consacrés à un thème de recherche jusqu’ici inexploré au laboratoire.
La prédiction affective se réfère à la prévision d’un état émotionnel dans une situation future. En d’autres termes, c’est le fait de tenter d’imaginer un évènement futur et de prédire comment nous allons nous sentir lorsque cet évènement se produira. Par exemple : comment nous allons nous sentir si notre équipe de football perd ou gagne un match.
Les résultats de ces travaux révèlent que nos prévisions affectives sont inexactes. En d’autres termes, nous avons du mal à imaginer ce que nous ressentirons dans le futur. Aussi, nos prédictions affectives sont entachées d’erreur. Ces erreurs proviennent de divers biais.
La prévision affective conduit souvent à la prise de décision. Des mauvaises décisions sont consécutives à des prévisions affectives entachées d’erreur. Aussi, nous prenons de bonnes décisions lorsque nos prédictions affectives sont réalistes.
Des sources de biais dans les prédictions affectives
Nos prédictions affectives sont des prédictions sur nos réactions émotionnelles à des événements futurs. Elles sont sujettes à des erreurs ou influencées par divers types de biais, entres autres, le biais d’impact, le biais de durabilité et le focalisme.
- Le biais d’impact
Le biais d’impact est la tendance à surestimer la durée et l’intensité des réactions émotionnelles aux évènements futurs. L’influence de ce biais provoque la prise des mauvaises décisions concernant les réactions émotionnelles des individus à des événements futurs.
Fournissant un exemple de biais, Wilson et Gilbert ont révélé que les gens ont surestimé à quel point, ils seraient malheureux deux mois après la dissolution d’une relation amoureuse.
- Le biais de durabilité
Le biais de durabilité est la tendance à surestimer la durée de l’impact émotionnel d’un évènement futur. Ainsi, les gens ont tendance à biaiser le temps pendant lequel ils seront affectés par une émotion négative après avoir initié une activité. Du coup, les prévisions relatives à la durée pendant laquelle des émotions telles que la tristesse ou la colère peuvent prévaloir en nous, seraient longues qu’en réalité.
Les gens ont tendance à penser qu’il leur faudra plus de temps que d’habitude pour se libérer des émotions consécutives à des évènements fâcheux ou pour retrouver leur équilibre émotionnel.
- Le focalisme
Le focalisme est également une source de biais dans la prédiction affective. Pour Daniel Gilbert et Timothy Wilson, de façon générale, les gens ont tendance à exagérer l’impact émotionnel des évènements futurs.
Cela est dû au focalisme ou au fait qu’ils se concentrent sur un évènement particulier et ont tendance à sous-estimer les conséquences d’autres évènements futurs qui sont susceptibles de se produire simultanément.