La sévérité de ce trouble dissociatif est associée à une altération des interactions sociales et une interférence avec le travail et les activités quotidiennes. La prise en charge thérapeutique du trouble de la dépersonnalisation est essentiellement médicale et psychothérapeutique.
Symptômes
Les symptômes du trouble de la dépersonnalisation peuvent être bénins et de courte durée. Parfois, dans les cas extrêmes, ces manifestations peuvent être chroniques et s’étendent sur plusieurs années, provoquant, ainsi, un dysfonctionnement social, voire une invalidité.
Avec l’apparition des symptômes, le sujet a une perception déformée de son corps ou se sent détaché de son corps, de ses pensées et de ses sentiments. Ce trouble génère un sentiment qui donne l’impression d’être en dehors de son propre corps, d’être un robot ou un automate avec une sensation de perte de contrôle de ses actions, de ses mouvements physiques et de son discours.
Ce sentiment de contrôle limité peut perturber la motricité et provoquer des troubles de la parole. Certains patients peuvent être envahis par la crainte de devenir fou ou de manifester des signes d’une grave maladie mentale. Ces appréhensions génèrent une panique, un état dépressif ou accroissement de l’anxiété.
Causes
Les facteurs déclencheurs du trouble de la dépersonnalisation peuvent être un stress sévère ou un évènement traumatique subi par le sujet en tant que victime ou témoin. Il s’agit, notamment, de la violence extrême, de la guerre, des accidents, des catastrophes, d’une agression.
Ainsi, les traumatismes subis au cours de l’enfance et le fait d’être témoin des violences familiales verbales et émotionnelles peuvent être à l’origine de ce trouble dissociatif qui peut être, également lié au suicide ou à la mort subite d’un être cher. La violence psychologique, les abus et la négligence émotionnelle au cours de l’enfance, peuvent également participer à l’émergence des épisodes de dépersonnalisation.
Traitement
Le traitement du trouble de la dépersonnalisation implique une approche psychothérapeutique et parfois, l’administration des médicaments.
La psychothérapie, notamment la thérapie cognitivo-comportementale, est particulièrement efficace dans le cadre du traitement des patients diagnostiqués avec un trouble de dépersonnalisation. Elle permet de changer les pensées négatives et dommageables en vue d’aider le sujet à réinterpréter les symptômes de manière non-menaçante et de cesser de s’inquiéter à propos des symptômes.
Pour l’heure, il n’existe pas de médicaments spécifiques pour le traitement du trouble de la dépersonnalisation. Cependant, les médicaments préconisés aux patients, sont destinés au traitement des symptômes associés à ce trouble dissociatif. Ainsi, les patients affectés par la dépression ou l’anxiété, peuvent bénéficier des effets thérapeutiques des antidépresseurs (les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine) et des benzodiazépines. Aussi, la fluoxétine, la clomipramine et la clonazépam sont, également des médicaments qui peuvent soulager les symptômes.